Survie des agneaux

La rentabilité d’un élevage ovin est largement tributaire du nombre d’agneaux sevrés par brebis par année. En règle générale, le nombre d’agneaux sevrés par brebis devrait être d’au moins 2 ou plus. La survie des agneaux est tributaire de la gestion des brebis avant et pendant l’agnelage et des soins précoces fournis aux agneaux.

Conseils pour la préparation à l’agnelage et au sevrage :

Connaître la date de l’agnelage est important afin de veiller à ce que les brebis reçoivent les soins et l’alimentation appropriée avant et pendant l’agnelage. La préparation des bâtiments et de la pouponnière « d’urgence » aidera à la survie des agneaux les plus faibles et contribuera à favoriser une croissance optimale chez les agneaux de naissances multiples.

Nutrition de la brebis :

Les agneaux les plus forts naissent de brebis qui ont été entretenues correctement avant l’accouplement jusqu’à l’agnelage. Le gain de poids se produit généralement dans la phase de l’accouplement, et est suivi d’un maintien de poids constant (cote de 2,5-3) entre les jours 50-90 de la grossesse. Les brebis qui sont en condition parfaite à l’accouplement, ont une production d’ovule supérieure, montrent un meilleur taux de conception et de survie des embryons. Il n’est pas souhaitable d’avoir des brebis suralimentées après l’accouplement, puisqu’un métabolisme élevé supprime plus rapidement la progestérone du flux de sang. La progestérone est essentielle pour la survie de l’embryon et à son développement. Un changement soudain dans le régime alimentaire lors des 3 premières semaines après l’accouplement peut également affecter la survie des embryons. La sous-alimentation peut augmenter la probabilité de naissances uniques plutôt que des naissances multiples. Une alimentation insuffisante pendant la grossesse engendre des agneaux de petits poids à la naissance. Les besoins nutritionnels augmentent de manière significative au cours des 4-6 dernières semaines de grossesse. Il est important de favoriser la croissance rapide du fœtus (70 % de la croissance se produit dans les dernières 6 semaines), le développement du pis et la production de colostrum et de lait. Si les besoins alimentaires ne sont pas comblés, de la toxémie gravidique ou des maladies chez les agneaux jumeaux peuvent en résulter. Les cotes de condition corporelle lors de l’agnelage devraient être de 3 à 3,5. Les brebis qui sont grasses sont plus sujettes à un prolapsus vaginal. Ces facteurs doivent être pris en considération pour la prochaine saillie en plus de la gestion de la photopériode.

Gestion des brebis à l’agnelage

Les parcs doivent présenter une litière sèche et propre pour chaque brebis. Le parc doit être d’environ 1,5 m (1,8 verge carrée), avec un coin divisé pour procurer à l’agneau un endroit sécuritaire. Chaque brebis peut s’attendre à passer 1-2 jours dans ce parc. Un agnelage «normal» compte 5 heures : la dilatation du col de l’utérus (environ 4 heures); l’expulsion de l’agneau (jusqu’à 1 heure). Assurez-vous que les agneaux commencent à respirer. Nettoyez le mucus présent dans le nez et la bouche. Encouragez l’agneau à boire dès que possible afin de maximiser l’absorption des immunoglobulines du colostrum. Nourrir au besoin les agneaux plus faibles avec un tube. Observez attentivement les agneaux afin de s’assurer qu’ils se nourrissent correctement et régulièrement et qu’ils ne se refroidissent pas. Ceci est particulièrement important pour les naissances multiples.

Gestion des naissances multiples et des agneaux orphelins

La plus grande cause de décès chez l’agneau est causée par une combinaison de froid (hypothermie) et de famine. Ceci peut expliquer la mort d’environ 30 % des agneaux nés vivants et peut se produire dans les 3 premières semaines de vie. Les agneaux qui courent le plus grand risque de souffrir d’hypothermie sont : les agneaux prématurés, ceux de petite taille, les agneaux qui sont faibles à la naissance, les agneaux de brebis en mauvais état, les agneaux de brebis très âgées ou très jeunes, les agneaux nés dans des conditions froides, humides et venteuses, les jumeaux et triplés. La capacité d’un agneau à produire de la chaleur est proportionnelle à son poids corporel. La perte de chaleur est influencée par plusieurs facteurs externes : La surface corporelle : Un petit agneau a une surface corporelle plus grande par rapport à son poids, et se refroidira plus rapidement qu’un agneau plus lourd. Isolation de la laine – varie selon les différentes de race et le type de laine. La perte de chaleur (kcalm-1H-1) diminue toujours lorsque la température (°C) augmente, indépendamment des conditions météorologiques. Ce graphique montre l’effet du vent, de la température ambiante et de l’humidité sur la perte de chaleur chez les agneaux. [De Alexandre, G. (1962), Journal australien de recherche agricole, 13, 82-99.] Les réserves en matières grasses (l’énergie) chez les agneaux ne sont que 3 % du poids corporel, comparativement à 10-15 % chez les adultes. Les agneaux ont besoin de quantités adéquates de colostrum et de tissu adipeux brun (un type de graisse avec lequel naissent les agneaux) pour aider à maintenir des niveaux de chaleur. Les réserves de graisse brune seront utilisées dans les 3 jours suivant la naissance. Les dangers de la famine et de l’hypothermie

Les actions

Le froid réduit le réflexe de succion et de consommation de lait. Veiller à ce que l’agneau ait accès à un environnement chaud, sec, à l’abri du vent. Sélectionnez des races ou croisements adaptés aux conditions et au type de production. Une faible consommation de lait augmente le risque que l’agneau ait froid. S’assurer que l’agneau tète bien et que la brebis fournisse suffisamment de lait. Une consommation insuffisante en aliments énergétiques réduit la capacité à générer de la chaleur. Veillez à ce l’agneau consomme suffisante de colostrum de bonne qualité. Fournir un substitut de lait de haute qualité « Lamb-Gro » si l’agneau est orphelin ou ne peut obtenir suffisamment de lait de brebis, par exemple, les agneaux de naissances multiples. Colostrum Ce que colostrum fourni à l’agneau • Les éléments nutritifs (% de matières grasses élevées) pour la production de chaleur et prévenir l’hypothermie. • Les immunoglobulines (Ig) pour prévenir les infections. Certaines Ig tapissent la paroi intestinale et d’autres sont absorbés dans le sang. Ceci à condition que le colostrum soit donné durant les 24 premières heures suivant la naissance. La période offrant le meilleur taux d’absorption des d’Ig se situe dans les premières heures qui suivent la naissance. • Fournis les facteurs de croissance favorisant la croissance et la différentiation intestinale, et ce, durant les 24-48 heurs suivant la naissance. Pourquoi le colostrum est-il si important? Les Ig contenus dans le colostrum procurent à l’agneau une protection passive jusqu’à ce que son propre système immunitaire fonctionne. L’agneau naissant n’a pas encore d’anticorps, puisque ces derniers ne traversent pas le placenta à partir de la circulation sanguine de la brebis. Certains agents causant des maladies chez l’agneau comme : Ecolab, le rotavirus et le Cryptosporidium. L’intestin du nouveau-né n’a pas l’acidité ou la capacité à détruire ces bactéries nocives. Les agents viraux peuvent causer de graves dommages à l’intestin grêle des jeunes ruminants ce qui nuit à leur rendement futur. La vaccination des brebis pour prévenir les maladies à 5 semaines (chez les agnelles) et/ou 3 semaines (chez les brebis matures) avant l’agnelage permet la production d’anticorps contre de ces maladies spécifiques. Ces anticorps selon alors transmis à l’agneau via le colostrum de la brebis (par exemple, E. coli, le tétanos, gp Clostridia). Le colostrum excédentaire peut être ramassée et congelé (maximum d’un an) pour être utilisé à une date ultérieure Choisir les agneaux destinés à l’élevage artificiel Les brebis prolifiques produisent plus d’agneaux que leur production de lait peut soutenir, pour répondre à un taux de croissance adéquat. Les agneaux supplémentaires doivent être retirés de la barre d’alimentation. Les agneaux doivent être regroupés en fonction de la taille et du sexe. Les agneaux devraient être déplacés vers un nouveau groupe une fois qu’ils ont atteint leur poids cible. Cela garantit que les agneaux plus faibles et plus petits recevront une attention supplémentaire jusqu’à ce qu’ils soient aptes à être placés avec les autres agneaux. Méthodes pour alimenter les agneaux avec du lait de remplacement Il existe plusieurs techniques pour alimenter avec du lait de remplacement les agneaux orphelins, les agneaux rejetés de leur mère et les agneaux provenant de portées multiples. Le choix du système dépend du nombre d’agneaux destinés à être élevés, les bâtiments disponibles, des préférences individuelles, etc. Les agneaux devraient idéalement être élevés dans un environnement à 15-18oC. Un assainissement méticuleux de tous les systèmes est essentiel. La désinfection correcte des équipements de mélange et d’alimentation aidera à prévenir la prolifération d’agents pathogènes et de météorisation. Il est important de suivre les instructions du fabricant pour faire le mélange et respecter le taux d’alimentation en fonction de la taille moyenne de l’agneau. Alimentation limitée : idéal pour un petit nombre d’agneaux. Une quantité de lait est fournie par une tétine sur une bouteille ou un seau (une tétine par agneau) 3-4 fois par jour. Ceci implique beaucoup de travail, mais permet d’alimenter à faible un coût le lait et de faire une transition plus facile au sevrage vers des aliments solides. Le lait devrait être servi la température du corps, soit à 38-40 C (100-104 º F) L’alimentation de libre choix (servi chaud ou frais à 4 °C (39 º F),): les systèmes typiques incluent des unités avec seaux et tétines, barres avec tétines et systèmes d’alimentation automatique (p. ex. Forster). Les agneaux ont accès à du lait en tout temps et sont nourris en groupe. La production de lait ne doit pas cesser puisque les agneaux se tourneront facilement vers une alimentation faite de nouveau lait. Lorsque le lait est servi à 4oC (39 º F), il sera consommé en petites quantités, mais plus souvent. Cela réduit les troubles digestifs. Par temps chaud, le lait de remplacement peut être conservé au froid, en y plaçant une bouteille en plastique propre remplie d’eau glacée. Le formol peut aussi être ajouté au lait libre choix (1ml/litre solution de lait de remplacement) pour prévenir la croissance microbienne. Il tend également à restreindre le gavage en raison de son goût désagréable. Assurez-vous que les agneaux ne refusent pas le lait. Chaque tétine peut accueillir 5-6 agneaux et doit être à 40-45 cm (16-18 po) au-dessus du sol. Les agneaux peuvent avoir besoin d’aide pour s’adapter aux tétines au cours des 1-2 premiers jours. L’alimentation par libre choix peut réduire au minimum le travail, mais peut accroître les possibilités de transmission de maladies. Les agneaux peuvent facilement mâcher les tétines, ce qui peut entraîner une perte de substitut lacté à partir du conteneur. L’alimentation par libre choix permet une plus grande consommation procurant plus de gains et le sevrage plus tôt. Parc à agneaux : les agneaux devraient être logés dans un endroit bien ventilé, à l’abri des courants d’air, et à des températures de moins de 10 oC (50 º F). Pour améliorer l’habitabilité et le rendement, les agneaux devraient idéalement être élevés dans un enclos à 15-18oC. Le lit des agneaux est fait de paille avec des planchers solides nécessitant 0,55 m2 (0,66 verge carrée) de surface de plancher par agneau. Les systèmes d’alimentation automatique commerciaux peuvent nourrir 50-150 agneaux par unité et sont donc idéals pour la production de brebis laitières ou de races prolifiques en élevages accélérés. Après environ 10 jours, les grands groupes peuvent être formés et 10-25 agneaux peuvent s’alimenter d’une même tétine. Consulter le fournisseur de ces appareils pour obtenir des conseils. Alimentation des agneaux dans le froid S’assurer que les équipements d’alimentation sont protégés contre les conditions environnementales extrêmes pour éviter de grandes variations de température et de congélation du lait dans les canalisations et les récipients. Fournir aux agneaux suffisamment de lait pour maintenir une balance énergétique positive et des performances de croissance. Le froid peut être le résultat de températures fraîches, de températures plus humides, de litière mouillée, ou d’une combinaison de divers facteurs. Lorsque les agneaux atteignent un bilan énergétique négatif, le statut immunitaire peut être facilement compromis et les agneaux deviennent alors sensibles aux maladies. Le lait de brebis En donnant du lait de remplacement de qualité aux agneaux de brebis laitières, on peut augmenter le lait commercialisable et également améliorer la production totale de lait. La traite régulière des brebis maintient une production de lait maximale. Si les agneaux sont laissés avec la brebis et ne prennent pas une traite complète, la production de lait baisse et ne pourra pas reprendre une fois l’agneau retiré. Sevrage Les agneaux sont sevrés généralement de 21 à 45 jours d’âge (en moyenne 30 jours) et à 12 kg de poids corporel. Les agneaux doivent consommer un minimum de 120-150 g (40-50 onces) de ration complémentaire par jour pendant plus de 2 jours consécutifs et doivent consommer un minimum de 8-10 kg de lait de remplacement. Infections ou agents pathogènes fréquents chez les agneaux : La bouche aqueuse – infection à E. coli précipité par le froid, le stress et/ou le manque de prise de colostrum. Cela se produit généralement pendant les premiers jours de la vie et jusqu’à six semaines d’âge. Les agneaux salivent et ont un abdomen distendu. Les agneaux peuvent également se déshydrater et même mourir. Cette condition peut durer jusqu’à 10 jours. Diarrhée -Inflammation de l’intestin par des agents pathogènes de maladies infectieuses telles que E.coli, Cryptosporidium, le rotavirus et dysenterie de l’agneau (clostridia). Pneumonie- La poussière, l’accumulation d’ammoniaque, les changements climatiques extrêmes (en particulier les variations d’humidité) peuvent mener à la pneumonie. La pneumonie est souvent mortelle ou génère des dommages pulmonaires tels qu’ils auront une incidence sur la santé et la productivité de l’agneau. Les parasites internes – L’un des plus grands problèmes de santé chez les agneaux de pâturage. Liste de vérification : Une fois que l’agneau est né, assurez-vous qu’il reçoit suffisamment de colostrum soit en tétant directement la brebis, soit avec une bouteille ou un tube inséré dans l’estomac. Identifiez les agneaux qui sont : prématurés, ayant une insuffisance pondérale, souffrants de famine, les agneaux de réforme et assurez-vous qu’ils aient un apport adéquat de lait et qu’ils soient à la chaleur. Ayez de bonnes pratiques sanitaires avant, pendant et après l’agnelage : la bergerie doit être bien ventilée, sèche, sans courants d’air. Regroupez les agneaux selon leurs âges et poids corporels et fournissez-leur suffisamment de tétines. (5-6 agneaux/ tétine au début puis augmentez à 10-25 agneaux/ tétine selon le type d’appareil et l’espace disponible. Surveillez étroitement les agneaux et notez les signes de maladie ou de famine. Traitez le plus tôt possible. Le développement précoce du rumen se fera en fournissant une alimentation complémentaire bonne au goût et nutritive, et ce, dans les plus brefs délais. Offrez aux agneaux du foin et de l’eau propre et fraîche en tout temps. Les substituts lactés Grober sont fabriqués selon les normes les plus élevées. Les projets de recherche et les essais sur les fermes agricoles permettent à Grober de garantir les meilleurs produits nutritionnels disponibles pour la croissance et le développement d’agneau. Grober Lamb-Gro et la bonne gestion fournissent une base solide pour la croissance et la production d’agneaux. Contactez Grober nutrition ou votre revendeur pour plus de détails sur la disponibilité de Grober Lamb-Gro ou pour les appareils Forster.

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