Nutrition des brebis et les effets sur la croissance des agneaux

  • Lors de la période précédant la mise bas, il est bon de se rappeler des différents besoins nutritionnels de la brebis et de leurs impacts sur la viabilité et la croissance des agneaux. Les besoins nutritionnels de la brebis augmentent de façon significative dans les 4-6 semaines avant l’agnelage.
  • Ceci dans le but de soutenir le fœtus en pleine croissance et de favoriser le bon développement du pis pour la production de colostrum et de lait.
  • 70% de la croissance fœtale de l’agneau se produit durant les 6 dernières semaines, période pendant laquelle la capacité du rumen et la prise alimentaire diminuent.
  • Si les demandes en éléments nutritifs de la brebis ne sont pas comblées, il est possible de voir apparaître la toxémie gravidique/ maladie d’agneau jumeau où la survie et la croissance des agneaux seront compromises. Assurer un apport d’éléments nutritifs adéquats pour obtenir des agneaux forts et vigoureux ayant un poids modéré à la naissance.

Pourquoi est-ce important?

1. La réduction de la croissance du fœtus à la période de pré-mise bas résulte en des agneaux de plus petits poids à la naissance :

  • Le gain moyen quotidien a tendance à être supérieur chez les agneaux de poids plus élevé à la naissance lorsque l’accès à la nourriture est à volonté (Greenwood et al, J. Sci Ani 1998).
  • Les agneaux de faible poids à la naissance ont tendance à mal convertir l’énergie et peuvent avoir plus de graisse que les agneaux plus lourds.
  • Les agneaux de faible poids à la naissance ont moins de résistance au froid, de sorte qu’ils sont plus à risque d’hypothermie (une combinaison de froid et de faim).

2. Une mauvaise alimentation des brebis peut entraîner une réduction des réserves de graisse brune chez l’agneau :

  • La graisse brune et le colostrum aident les agneaux nouveau-nés à maintenir leur chaleur.

3. Une brebis en mauvais état (sous-alimentation) réduit la production de colostrum et de lait :

  • Des quantités insuffisantes de colostrum et de lait tout comme leur piètre qualité mettront l’agneau à risque d’hypothermie et de maladies.

4. Une brebis mal alimentée peut réduire les teneurs en minéraux et en vitamines chez l’agneau : Exemples et conséquences de carences en minéraux et en vitamines:

  • Le sélénium (Se): Les agneaux sont sensibles à la maladie du muscle blanc, «la maladie d’agneau rigide », qui se développe de la naissance à la 3e semaine. De faibles quantités de Se affectent la réponse à l’hypothermie, car cet élément est impliqué dans le mécanisme qui libère la chaleur à partir du tissu adipeux brun. Les teneurs en Se présentes dans l’alimentation se reflètent dans le colostrum, le lait et les taux plasmatiques (transfert placentaire).
  • Vitamine E: Cette vitamine est incapable de traverser la barrière placentaire, donc le nouveau-né dépend des teneurs en vitamine E présentes soit dans le lait de brebis, le lait de remplacement ou dans les injections. Les teneurs en vitamine E présentes dans l’alimentation se reflètent dans le colostrum, mais cela peut être variable. La vitamine E et le sélénium ont un effet l’un sur l’autre et ils sont importants dans la résistance aux maladies.
  • L’iode (I): Les carences en iode sont responsables du goitre (hypertrophie de la thyroïde), des agneaux morts nés avec très peu de laine ou des agneaux qui ont une faible viabilité. L’iode passe librement la barrière placentaire.
  • Cobalt (Co): Lors de carences en cobalt, la production de lait diminue et les agneaux de ces brebis ont tendance à être moins de vigoureux, à être plus lents à se lever et à commencer à téter.
  • Cuivre (Cu): Les agneaux nés de brebis ayant reçu peu de cuivre sont plus sensibles aux «tremblements», à l’incoordination musculaire, à la paralysie partielle des parties arrières. Les agneaux qui naissent sont faibles et peuvent mourir faute de réussir à rejoindre le pis maternel. Peut toucher les nouveau-nés ou apparaître des semaines ou des mois plus tard.
  • Le manganèse (Mn): L’agneau manque de coordination et présente des anomalies osseuses.
  • Vitamine A: (alimentation d’hiver avec peu de fourrage vert) – les agneaux sont faibles, mal formé ou morts et ont une cécité nocturne.

Conseils pour bien préparer la brebis :

  • Respectez les dates d’agnelage. La période de gestation de la brebis est de 144 à 151 jours, avec une moyenne de 147 jours.
  • Observez l’état du corps de la brebis. Le pointage du corps parfait à 8 semaines avant l’agnelage est de 2,5 à 3,5 (brebis en bergerie), et de 2-3 (pour les brebis de colline/ montagne).
  • L’échographie se fait entre 50 -90 jours de grossesse, il permet de grouper les brebis et d’ajuster l’alimentation en conséquence.
  • Analysez la qualité du fourrage afin que les rations soient formulées pour des performances optimales.
  • 6 semaines avant l’agnelage, ajustez l’apport en fourrage en fonction de l’état de la brebis et du nombre de fœtus qu’elle porte. Les exigences en énergie, protéines, minéraux et vitamines dépendront de la qualité du fourrage, de la disponibilité et des conditions environnementales.
  • Offrir un supplément de haute énergie permet de compenser les diminutions de la capacité du rumen et de la prise alimentaire.
  • Le froid augmente les besoins en énergie.
  • La croissance fœtale s’accélère rapidement en fin de gestation. Les besoins en énergie nécessaire sont beaucoup plus élevés lors des deux semaines avant l’agnelage.
  • Les équipements requis lors de l’agnelage doivent être préparés et prêts à l’avance, y compris les biberons propres, les tétines, le lait de haute qualité ou le substitut lacté.
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