Gestion hivernale des veaux

header_calf_winter Chez un veau, le taux de croissance le plus efficace survient durant le premier mois de vie. Une forte croissance et une bonne santé du sont des facteurs étroitement liés à l’amélioration des performances des génisses menant vers une première reproduction hâtive et une augmentation des rendements laitiers. Cependant, les veaux sont désavantagés durant les mois d’hiver, en raison d’une hausse des besoins énergétiques pour le maintien de la température corporelle. Si ces besoins en énergie ne sont pas comblés, le taux de croissance sera compromis, de même que la capacité du système immunitaire à combattre les maladies. Couplé à une bonne gestion hivernale du troupeau, un programme d’alimentation adéquat composé de nutriments visant à soutenir cette augmentation de la demande énergétique permettra de répondre aux besoins reliés à la croissance vigoureuse du veau tout en contribuant à le garder en bonne santé tout l’hiver.

Quand adapter le programme d’alimentation pour l’hiver?

La zone thermoneutre se définit comme étant une fourchette de température dans laquelle aucune énergie supplémentaire n’est dépensée pour le maintien de la température corporelle. Pour les veaux, de la naissance jusqu’à 4 semaines d’âge, la zone thermoneutre se situe entre 10 °C et 25 °C (50 -77 °F). Pour les veaux de 4 semaines d’âge jusqu’au sevrage, cette zone s’étend de 0 °C à 25 °C (32 — 77 °F). Lorsque les températures s’éloignent de la température critique inférieure pour le veau (la température la plus basse dans la zone thermoneutre), plus d’énergie est nécessaire pour maintenir la température du corps. Cela se traduit par une déviation de l’énergie et des substances nutritives normalement requises pour les fonctions immunitaires et de croissance. Des rectifications dans le logement et dans la gestion de l’alimentation devraient aider à compenser ces besoins accrus en énergie.

La meilleure approche pour une alimentation hivernale

Une des écoles de pensée stipule que la meilleure façon de fournir l’énergie supplémentaire requise demeure l’ajout additionnel de matières grasses à la diète. Cependant, il importe de se rappeler que tous changements aux nutriments servis même les plus simples tels que les graisses forcent le système digestif du veau à s’y adapter — un défi intense et exigeant physiologiquement requérant de l’énergie. Une des études menées au Centre de recherche de Grober, le Grober Young Animal Development Center consistait à évaluer la performance des veaux selon leur alimentation : nourris avec du lait de remplacement régulier (R) (26/18) comparativement à une diète de lait de remplacement riche en calories provenant des matières grasses (HF) (26/30)-(voir les figures 1 et 2). Les résultats de l’étude démontrent qu’il n’y avait pas de différence dans la consommation de lait de remplacement entre les groupes. Cependant, la consommation de céréales était moindre tout au long de l’essai chez les veaux alimentés au lait de remplacement riche en matières grasses Il est important de noter qu’au cours de cette phase de croissance, fournir plus de calories au veau en lui donnant accès à du grain n’est généralement pas aussi efficace que de lui servir du lait de remplacement (la digestibilité du lait de remplacement est ≥ 97 %). Par contre, une consommation adéquate de céréales est non seulement très importante dans le développement du rumen, elle assure aussi une transition au sevrage beaucoup moins stressante pour l’animal. charts_calf_winter

Figure 1 Différence de poids corporel chez les veaux nourris avec un lait de remplacement régulier par rapport à un lait de remplacement riche en matières grasses. Figure 2 Consommation de grains chez les veaux nourris au lait de remplacement régulier par rapport au lait de remplacement riche en matières grasses.

Par ailleurs, le ratio aliment : gain (la mesure de la quantité de nourriture requise pour gagner 1 kg de poids corporel) a été moindre chez les veaux consommant le lait de remplacement régulier (1,60 R; 1,71 HF). Signifiant que moins de lait de remplacement régulier a été nécessaire pour obtenir la même quantité de poids que le substitut de lait riche en matières grasses (figure 2).

Nombre et fréquence des tétées

Ajuster le programme d’alimentation afin de compenser les changements de température doit se faire progressivement et prudemment. Il est donc recommandé de fournir les calories supplémentaires par une alimentation équilibrée à laquelle les veaux sont déjà habitués, préférablement en augmentant le nombre de tétées quotidiennes (une ou deux) plutôt que d’augmenter la taille des repas. Intégrer le lait de remplacement acidifié dans le cadre d’un programme d’alimentation hivernal permet d’accroître l’accessibilité aux calories et aux nutriments à chaque repas. Ceci afin de générer plus d’énergie qui pourra être utilisée là où c’est nécessaire. Le lait de remplacement acidifié fournit des nutriments qui sont partiellement hydrolysés. Ceci signifie qu’une partie des plus grosses protéines ont été brisées en plus petits morceaux, plus digestes pour le veau. Cette « digestion facilitée » permet aux veaux d’utiliser moins de calories pour la digestion, et de détourner plus de calories qu’ils tirent de leur nourriture vers le maintien de la température corporelle, d’un système immunitaire robuste, et d’une croissance soutenue.

Détection de stress dû au froid

Il est important d’être en mesure de détecter chez les veaux, les signes de stress causés par le froid. C’est signaux peuvent signifier que leur environnement est inadéquat, que leur programme d’alimentation est insuffisant pour fournir l’énergie supplémentaire nécessaire ou les deux. Voici certains signes de stress dû au froid tels que présentés par le Saskatoon colostrum Co. Ltée : – Le veau grelotte ou encore la respiration est plus rapide – La température et la couleur des sabots ou d’un museau excessivement froid démontrent que le sang est détourné des extrémités – La diminution de la température du corps : la température normale du corps est à 39 °C (102,2 °F), le stress froid commence à 38 °C (100,4 °C)

Éviter les stress dus au froid

Les besoins en énergie pour l’entretien du veau peuvent être réduits grâce à des bonnes pratiques de gestion hivernale telles que l’ajout de couverture sur le dos de l’animal, maintenir le veau et la litière propre et au sec. Fournir suffisamment de paille pour la nidification et donner accès à de l’eau chaude à volonté. Ces mesures ainsi qu’un programme d’alimentation ajusté aideront vos veaux à rester en bonne santé et à avoir une forte croissance au cours des mois d’hiver. emily Emily De Benetti Grober Nutrition Project Coordinator

Références (en anglais seulement)

Ximena del Campo. “Minimizing Calf Stress in Winter Months.” Penn State Extension. Penn State College of Agricultural Sciences, 10 Dec 2012. Web. 13 Jan 2014. < http://extension.psu.edu/animals/dairy/news/2012/minimizing-calf-stress-in-winter-months >. Leadley, Sam. “Cold Stressed Calves – Hypothermia.” The Colostrum Counsel. The Saskatoon Colostrum Co. Ltd., n.d. Web. 13 Jan 2014. Grober Calf Gro Facts. “Winter Feeding- don’t just add fat!.” Grober Nutrition The Young Animal Specialists. Grober Nutrition Inc., n.d. Web. 13 Jan 2014. <https://www.grobernutrition.com/winter-feeding-dont-just-add-fat/>.

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