Nous y sommes, cette période de l’année qui apporte son lot de températures froides, de douces soirées au bord d’un feu de foyer et immanquablement, les fameuses résolutions du Nouvel An. En 2015, pourquoi ne pas choisir (et maintenir) des résolutions pour vos veaux?

Vêlage

Le processus de vêlage influence grandement le développement futur du veau et ses chances de succès en début de vie. La dystocie ou un vêlage difficile se traduit souvent par :

• 20X plus de veaux déjà morts à la naissance (mortinatalité)
• 2 X plus de maladies respiratoires
• 6 X plus de mortalité en présevrage

Au Canada, la prévalence de mortinatalité est de 12 % chez les génisses et de 6% chez les vaches ayant eu plus de deux lactations. Il est important comme éleveur de garder en tête que votre génisse au vêlage (soit à environ 22 à 24 mois et à 85 % de son poids adulte) n’a pas encore atteint sa pleine taille. La proportion fœtus-pelvis peut fort probablement causer un vêlage difficile. Lors des vêlages, les cages de mise bas vous permettent d’aider la génisse si elle est en difficulté, et au final éviter la naissance d’un veau mort-né. La naissance est la période la plus critique dans la vie du veau, car son système immunitaire est très peu développé. La zone de maternité est le premier environnement auquel le veau sera exposé. Les nouveau-nés placés dans des enclos de maternité bondés ou sales sont plus sujets aux maladies puisqu’ils ont plus de probabilité d’être exposés aux pathogènes. En tout temps, il est important que le plancher ( et litière) des différentes zones de la maternité soit propre; de la naissance au moment où le veau tentera de se lever.

RÉSOLUTIONS

1. Compte tenu de l’extrême sensibilité des veaux aux agents pathogènes, un enclos de maternité propre (avec suffisamment de litière propre et sèche) agira comme barrière entre les agents pathogènes et le veau.
2. Intégrer à votre gestion d’enclos de maternité le système ‘’Calf Vigor Scoring’’ développé par les docteurs Christine Murray et Ken Leslie qui se traduit par une fiche de pointage de la vigueur du veau. Ce système de pointage simple et facile à utiliser se fait à partir de signes observables et mesurables indicateurs de stress chez le nouveau veau né. Les enflures, les taux de respiration, la présence de méconium et l’initiation du mouvement ne sont que quelques caractéristiques d’évaluation. Obtenez plus d’informations ainsi que la grille de pointage (en anglais seulement) au :http://www.saskatooncolostrum.com/english/Article/Details/10042_THE-COLOSTRUM-COUNSEL–Effects-of-Calving-Difficulty-on-Newborn-Calf-Vigor.html – Dans le cas d’un vêlage difficile, le système de pointage met en lumière différentes méthodes qui favorisent une récupération optimale (stimulants respiratoires, des aides de récupération de la température corporelle et de la gestion de la douleur appropriée avec les AINS) augmentant ainsi les chances de survie du veau.
3. Faite une bonne sélection de taureaux en vue de faciliter le vêlage de votre génisse.
4. Surveillez vos enclos de maternité cet hiver tout en demeurant bien au chaud grâce à une caméra que vous aurez préalablement installée dans l’étable! La caméra est reliée soit par câble ou sans-fils directement à un moniteur dans la maison – il ne vous reste qu’à allumer le téléviseur!

Colostrum

C’est bien connu que le colostrum est «le» fournisseur d’immunoglobulines si importants pour le veau. Mis à part les immunoglobulines, le colostrum fournit des acides aminés essentiels, des vitamines liposolubles, des hormones et des facteurs de croissance, des concentrations élevées de matières grasses et de protéines, agit comme doublure de la perméabilité intestinale et assure le réchauffement du veau. Plus rapidement le veau reçoit le colostrum, plus rapidement les composantes du colostrum seront rendues disponibles au veau; l’intestin étant plus disposé pour l’absorption des éléments dans les quatre heures suivant la naissance. Fournir suffisamment de colostrum ne se mesure pas en volume, mais bien par la concentration d’immunoglobulines fournies par le transfert maternel. Chaque veau doit recevoir 200 g d’IgG. Selon la qualité du colostrum, le volume peut varier légèrement. De façon approximative, on convient d’offrir à l’aide d’une bouteille, une quantité de colostrum équivalent à 10 % du poids corporel du veau dans les quatre heures suivant la naissance… Si le veau en veut plus, on ne le limite pas, on lui en donne plus! Permettez d’abord au veau de téter le colostrum à l’aide d’une bouteille propre avant de recourir au tube œsophagien. Dans tous les cas, il importe de s’assurer que le colostrum va directement à la caillette comme il se doit, ce qui favorisera l’allaitement pour le prochain repas! La formation du colostrum chez la vache commence environ cinq semaines (35 jours) avant le vêlage. Si la période de tarissement est plus courte que ce laps de temps, la qualité du colostrum sera affectée. L’environnement des vaches taries et la ration sont importants à vérifier, puisqu‘ils ont un impact à la fois sur la qualité du colostrum produit et sur le veau. Chaque vache produit du colostrum de qualité variable. Dans 24 % des cas, le colostrum produit a trop peu d’anticorps pour fournir au veau une protection adéquate. Plus on attend avant de traire la vache après le vêlage, plus diluée sera le colostrum. Seulement après six heures suivant la naissance du veau, la qualité du colostrum est diminuée de 20 %.

RÉSOLUTIONS

1) Testez votre colostrum! Le réfractomètre Brix est assez précis pour déterminer la densité du colostrum. La densité adéquate se situe à plus de 22 %, ce qui nous assure que le veau reçoit la protection dont il a besoin. 2) S’assurer que l’intestin permet le transfert passif d’anticorps. Ce transfert est sans distinction (à la fois des anticorps bénéfiques et des pathogènes mortels). Garder les récipients de collecte, les ustensiles d’alimentation et vos mains propres en les lavant avec un détergent approprié. Ceci aidera à protéger vos veaux des ennemis. 3) Traire la mère dans les quatre heures suivant la naissance du veau. Cela permet de garder le plein potentiel de son colostrum et de le servir au veau en temps opportun! Envisager de geler colostrum de haute qualité dans des contenants stérilisés comme plan B en cas de vêlage périlleux ou de traite difficile dans les quatre heures après le vêlage. Ne pas décongeler le colostrum au four micro-onde. Laissez-le plutôt décongeler doucement dans un bain d’eau chaude. 4) Calf’s Choice Total –-une vache toujours prête! Ce substitut de colostrum de très haut de gamme est une source d’immunoglobulines à large spectre exempte de maladie. Il suffit de suivre les instructions de mélange et de servir au veau dans les deux heures suivant la naissance. 5) Des enclos peu occupés et des vaches bien nourries aideront à promouvoir la production de colostrum et le développement de veau – une période de tarissement de minimum de 35 jours est requise pour permettre à la vache de produire son meilleur colostrum. 6) Plus je bois, plus je bois, plus je bois! Si votre veau désire toujours boire après avoir reçu du colostrum équivalent à 10% de son poids corporel, LAISSEZ-LE boire. Certains boiront jusqu’à 5 L dans ce premier repas … et vous savez quoi? C’est parfait ainsi. Il se peut que le veau saute un ou deux boires par la suite, mais il ne faut pas s’en inquiéter.  Ce premier grand repas lui donnera l’énergie et les anticorps dont il a besoin pour le protéger durant cette période. Si vous avez besoin de servir le colostrum à l’aide d’un tube œsophagien, il est important de ne pas dépasser un volume équivalent à 10% du poids corporel du veau par repas.

Alimentation – Apporrrrrrtez moi plus de lait!

Bien que les veaux naissent avec très peu de réserves d’énergie, ils ont la capacité de grandir extrêmement rapidement et efficacement. Avec seulement 3-4 % de réserve de nutriments corporels à la naissance, les veaux éprouvent des difficultés à maintenir leur température corporelle au cours des premiers jours de vie. Par le fait même, les veaux nouveau-nés ont des difficultés d’adaptation lors de changements soudains de température dans leur environnement. Contrôler le régime alimentaire en augmentant le nombre de calories ingérées par repas aidera à maintenir une thermorégulation stable. Ce graphique présente l’augmentation de l’énergie nécessaire pour maintenir la thermorégulation en combinaison avec la croissance et le développement chez les veaux de lait.

Qu’y a-t-il dans ce lait? En conditions hivernales, les besoins en sources d’énergie facilement digestible et dense en calories, comme de la graisse, sont importants dans l’alimentation des veaux. Ceci est particulièrement vrai lors d’épisodes de diarrhée ou de pneumonie, qui en pénurie d’énergie risquent de se prolonger.

RÉSOLUTIONS

1. Offrir plus de lait lorsque cela est nécessaire permettra d’éviter les changements saisonniers dans la performance de veau. Ce tableau est un guide simple à utiliser pour augmenter l’attribution de l’énergie chez les veaux.
2. Servir plus de lait ne signifie pas seulement des repas plus copieux, mais il peut être utilisé comme repas supplémentaire! L’alimentation est servie plus efficacement et le lait chaud réchauffera le veau de l’intérieur.
3. En hiver, bonifier le lait de remplacement avec des matières grasses de haute qualité permettra aux veaux de passer à travers ces longs mois froids.

Logement– ai-je encore des oreilles?

Zone thermoneutre des veaux : 0 – 4 semaines (en dessous de 10 °C)                                                                                           4 – 10 semaines (en dessous de 0°C) Lorsque les veaux vivent un stress causé par le froid, leur capacité de croissance et de développement est rapidement diminuée. Beaucoup de leur énergie ingérée est alors détournée vers le maintien de la température corporelle. L’exposition aux éléments, en particulier le vent et les précipitations, augmente les chances de subir un stress dû au froid. La litière est un outil important pour maintenir les veaux au sec et au chaud. Lorsque le veau se couche dans un lit de paille bien épais, il est capable de réchauffer son environnement immédiat jusqu’à 5 °C. Le surpeuplement de veaux au sein d’un groupe peut être une opportunité pour la diffusion de maladies respiratoires, surtout en hiver lorsque la ventilation est réduite. Une bonne ventilation dans l’étable où logent les veaux tout au long de l’hiver se traduit par un bon équilibre entre les courants d’air et la qualité de l’air. L’humidité est également un des ennemis des veaux. Obtenir la qualité de l’air adéquate dans son étable demande un certain travail! RÉSOLUTIONS

1. Les veaux logés à l’extérieur sont plus vulnérables aux conditions climatiques. Songez à placer un écran protecteur sur le devant de l’enclos de plastique. Celui-ci bloquera le vent et les précipitations tout en permettent à la lumière de pénétrer et voire même, à réchauffer la huche si le temps est ensoleillé. Soyez sûr de garder un évent ouvert dans la huche lors de l’ajout d’un tel écran – la qualité de l’air doit être maintenue.
2. les veaux logés à l’intérieur sont plus vulnérables aux variations de qualité de l’air. Songez à faire une évaluation de la qualité de l’air de votre étable. Les experts en ventilation possèdent une multitude d’idées simples et peu couteuses pour optimiser la qualité de l’air.
3. Peu importe le type de logement, il importe d’avoir une litière épaisse et un espace minimal par veau de 25pi². Cela aidera les veaux à rester au chaud, au sec et à être en santé cet hiver.
4. Des couvertures pour veau et des lampes de chaleur sont deux très bons outils qui réchaufferont le veau nouveau-né!