Qui dit arrivée de la saison froide dit aussi grands écarts de température entre le jour et la nuit. Avec ces conditions rigoureuses, il faut ajuster les programmes d’alimentation des veaux en conséquence. Les exigences d’entretien pour la croissance et le développement doivent être respectées, puisqu’une forte croissance est directement liée à une meilleure performance (reproduction hâtive et production de lait accrue). Afin de continuer à stimuler une croissance optimale, il importe de servir plus de lait de remplacement durant les mois d’hiver. À l’automne (et au printemps) cette nutrition supplémentaire permettra aux veaux de faire face aux changements de température qui pourraient les rendre plus vulnérables aux maladies respiratoires. Les facteurs comme le vent, le froid et l’humidité demanderont au veau plus d’énergie pour assurer son maintien. Il faut donc veiller à répondre à ses besoins énergétiques en fournissant des calories provenant de protéines, de matières grasses et du lactose. Selon une école de pensée populaire, on devrait fournir au veau de l’énergie supplémentaire en période hivernale en ajoutant des matières grasses à sa diète. Or, le veau devra dépenser de l’énergie pour digérer une diète plus riche à celle habituellement servie. Une des études menées l’année dernière (2011) au GYADC évaluait la performance des veaux nourris avec un lait de remplacement régulier(R) (Grober Excel -26/18) par rapport à un lait de remplacement riche en calories lipidiques (HF) (26/30). Il n’y avait pas de différence entre les deux types de lait de remplacement. Les veaux consommant le 26/18 ont bu en moyenne 7,53 L / jour alors que les veaux consommant le 26/30 ont bu en moyenne 7,42 L / jour. Figure 1 Différence de poids corporel chez les veaux nourris avec un lait de remplacement régulier par rapport à un lait de remplacement riche en matières grasses. Tout au long de l’expérience, la consommation de céréales a été moindre chez les veaux consommant le lait de remplacement haute teneur en lipides. Or, la consommation de céréales joue un rôle important dans le développement du rumen et permet une transition au sevrage qui est moins stressante. De plus, le ratio aliment : gain (la mesure de la quantité de nourriture requise pour gagner 1 kg de poids corporel) était inférieur chez les veaux ayant consommé le lait de remplacement régulier (1,60 R; 1,71 HF). Cela signifie que moins de lait de remplacement R fût nécessaire pour obtenir la même quantité de poids qu’avec le lait de remplacement HF. Il n’y avait aucune différence en termes de santé entre les deux groupes. L’ajustement du programme d’alimentation du veau pour compenser les changements de température doit se faire progressivement et avec prudence. Fournir des calories supplémentaires à partir d’un seul nutriment peut être difficile pour le tube digestif du veau. Il est également important de noter que d’augmenter l’apport en calories par plus de grain ne sera pas aussi efficace que par le lait de remplacement pendant cette phase de croissance. La digestibilité du lait de remplacement étant de plus de 97 %. En terminant, servir des calories supplémentaires par le biais d’une alimentation équilibrée à laquelle ils sont déjà habitués, sans oublier les calories provenant des protéines et du lactose, permettra aux veaux de tirer plus d’énergie de leurs aliments sans les inconvénients associés à un changement d’alimentation. Figure 2 Consommation de grains chez les veaux nourris au lait de remplacement régulier par rapport au lait de remplacement riche en matières grasses. Version PDF