L’importance des pratiques d’élevage dans la gestion des veaux et des génisses*

header_calf_winter   [button link=”/wp-content/uploads/2015/03/Stockmanship-and-Its-Importance-with-Calf-and-Heifer-Management-FR.pdf” type=”big” newwindow=”yes”] Version PDF[/button] {Cet article est basé sur un séminaire présenté par Dr Don Höglund, professeur agrégé au College of Veterinary Medicine de la North Carolina State University, lors de l’événement Grey Bruce Farmers Week tenue en Ontario (Canada) en 2014.) Le logement des veaux en groupe est de plus en plus utilisé par les gestionnaires de ferme. Lorsque l’on choisit de grouper ses veaux, il faut s’assurer d’observer le troupeau attentivement et régulièrement afin de déceler les individus qui ont besoin de plus d’attention. Pour se faire, il faut surveiller et évaluer le comportement du troupeau et des veaux de façon individuelle en réaction à des stimuli, pour ensuite trier du lot, les veaux qui ont des besoins particuliers. Ceci est essentiel afin de maintenir un troupeau groupé en santé. Enseigner aux veaux en bas âge à se déplacer tranquillement et à réagir doucement à la présence humaine procure de nombreux avantages; tel que déplacer le troupeau et de trier les veaux plus facilement, faciliter les manipulations des génisses et des vaches durant leurs années de production laitière. Grober Nutrition a plus de 40 ans d’expérience dans la gestion des veaux logés en groupes dans leurs installations au Grober Young Animal Development Center qui sont situées sur les terrains du Canada’s Outdoor Farm Show, ou sur une de leurs fermes situées en Ontario, au Québec et dans l’État de New York. Dans chacune des fermes de Grober Nutrition, la notion de qualité des soins apportée aux animaux est très importante et véhiculée clairement. Nous avons assisté à un séminaire d’un spécialiste en comportement animalier, le Dr Don Höglund, MS DVM et   professeur agrégé au College of Veterinary Medicine de la North Carolina State University, durant lequel il a partagé ses connaissances sur la manipulation des animaux et de son importance dans l’industrie laitière. Dr Höglund a souligné l’importance d’avoir de bonnes pratiques d’élevage pour les bovins et a surtout mis l’accent sur l’importance de les mettre en place avec les veaux. Il a aussi présenté les modèles d’apprentissage des vaches et comment l’humain qui maîtrise ces notions peut modifier et contrôler le comportement des bovins de façon calme et efficace, en toute sécurité. Le Dr Höglund a expliqué de quelle façon le bétail perçoit son environnement grâce à l’utilisation de ses cinq sens; la vision, l’audition, le toucher, l’odorat et le goût. Le spécialiste a précisé que la sécurité et l’efficacité sont les principales raisons poussant un gestionnaire à adopter des pratiques d’élevage plus douces. Les animaux qui sont surpris ou qui ressentent de la douleur lors de la manipulation connaîtront probablement une plus grande détresse lors de manipulations futures par rapport aux animaux qui ont été traités avec douceur dès leur jeune âge. Le vétérinaire Höglund démontre qu’en adoptant de telles pratiques les producteurs vivent moins de frustrations et réalisent des gains en temps et argent. De plus, il y a aussi moins de blessures recensées chez les animaux et chez les employés. Selon le Dr Höglund, il est préférable d’attendre 48 à 72 heures suivant l’arrivée de l’animal dans son nouvel environnement pour commencer à travailler avec lui. Il suggère de travailler avec les veaux lorsqu’ils sont déplacés des huches vers l’enclos de groupe et dans le cas des livraisons de nouvelles génisses, lorsqu’elles sont groupées dans le nouvel enclos. Selon lui, en investissant 20 minutes de votre journée pour travailler avec ces animaux, vous développerez une relation calme avec eux qui se poursuivra tout au long de leur carrière de traite. Perspectives économiques La détresse est un élément central dans le bien-être animal et est devenue une préoccupation d’importance majeure dans la production animale. Le Dr Höglund a illustré les avantages obtenus en améliorant le bien-être animal notamment par des manipulations douces, avantages qui se reflètent aussi en une expérience plus agréable pour les employés responsables du troupeau. Chaque génisse née dans un troupeau laitier nécessite un investissement de deux ans avant de générer un revenu au producteur. Don Höglund mentionne qu’il faut voir cette période de deux ans comme étant un «stage» pour la génisse avant qu’elle n’entre dans le troupeau à titre de vache. Il a expliqué que la génisse qui arrive dans le troupeau laitier vivra de nouvelles expériences telles que le salon de traite. Les interactions humaines requises pour  faire entrer la nouvelle génisse dans la salle de traite pourraient lui causer des effets de surprise ou même de la douleur. Dr Höglund dit que la douleur, la surprise et l’adrénaline induite dans les 20 minutes suivant l’entrée dans le salon de traite causeront une rétention de 10 lb de lait dans le pis au cours des quelques prochaines traites et que ces 10 lb perdues ne pourront jamais être regagnées. Le retour sur l’investissement est hypothéqué pour ces cycles de traite. De plus, lors de manipulation brusque le producteur et l’animal sont plus à risques de subir des blessures. En entraînant le veau à la présence humaine et en introduisant des manipulations calmement lorsque l’animal est jeune, on s’assure que les génisses seront plus calmes tout au long de leur vie.  Ainsi les premières visites au salon de traite seront moins stressantes pour la nouvelle génisse et le producteur. Des génisses et des vaches calmes auront une meilleure production de lait à chaque traite. Le Dr Höglund nous a rappelé que «les gens calmes ont tendance à avoir des bovins calmes”. Parler comme un bovin « Il est actuellement impossible de savoir ce qu’un animal ressent ou pense simplement en observant son comportement », indique le Dr Höglund.  « La seule chose que nous puissions voir, c’est ce qu’ils font ». C’est là qu’entre en jeu la compréhension des réactions spécifiques engendrées par des stimuli. « Observer le comportement des animaux est l’élément central d’une manipulation efficace de son troupeau. Si la manipulation est bien faite, elle sera efficace. » Au fil de l’évolution, les bovins ont acquis un très grand spectre visuel et auditif. Dr Höglund insiste pour faire comprendre que la vue et l’ouïe sont les principaux sens qu’utilisent les bovins lors de l’évaluation de leur environnement proche-lointain. La manière dont vous stimulerez ces facettes de perception se reflétera dans la réaction de vos animaux. «Les vaches surréagissent à être surstimulées. » Il ajoute que les bovins ont l’instinct naturel de s’échapper ou de se battre. Lorsqu’un stimulus est trop intense, la nature prendra invariablement le dessus, ce qui accentue la possibilité de blessures. » « Les bovins regardent ce qui les stimule», poursuit le Dr Höglund. Se tenir debout derrière la génisse vous place dans son angle mort. Se déplacer rapidement à l’intérieur et à l’extérieur de cet angle mort peut surprendre l’animal. Se positionner légèrement sur le côté de l’animal lui permettra de vous voir grâce à sa bonne vision périphérique. De cette manière, les bovins peuvent garder la tête vers l’avant et voir simultanément l’employé et l’endroit vers où ils se déplacent. Travailler sur le côté de l’animal contribue donc à éviter de faire sursauter les bovins.   La capacité auditive du bovin est grande et très sensible comparativement à celle de l’humain et des autres animaux. C’est une des raisons pourquoi le Dr Höglund déconseille de crier ou de siffler, lorsque l’on travaille avec de jeunes génisses qui sont facilement excitables. « Le son provenant d’un cri ou d’un sifflement peut être un facteur de stress, car il surstimule le tympan et cause de la douleur. Cela contribue à augmenter les risques d’interactions dangereuses entre l’homme et l’animal. » Le rythme est important lors du déplacement du bétail. Lorsque vous manipulez un troupeau de veaux les quelques premières fois, il est certain que les animaux courseront et sauteront dans l’enclos. Bien que ce soit un signe de santé, l’objectif est de leur enseigner à se déplacer calmement en troupeau. Après qu’ils aient couru dans l’enclos quelques fois, ils transiteront vers un pas de marche et seront moins influencés par la présence du producteur. « Une fois que le veau a ralenti, le producteur devrait aussi ralentir sa cadence ou s’arrêter jusqu’à ce qu’il y ait une certaine distance entre lui et l’animal. Ensuite, il stimule légèrement l’animal pour enclencher le mouvement de marche. Lorsque les bovins courent partout les risques de blessures augmentent. La marche est le meilleur moyen pour diriger les vaches en toute sécurité vers le salon de traite.» Une gestion efficace du troupeau implique que le producteur maintienne les animaux en mouvement continu vers leur destination. Dr Höglund dit que  marcher à l’opposée et de façon parallèle aux bovins leur indiquera le chemin à suivre. Il ajoute «qu’en marchant en sens opposés, les vaches iront vers l’avant, s’éloignant du producteur et plus particulièrement de son visage et de ses yeux. » Cette technique est efficace et demande peu d’efforts. Elle est pratique pour déplacer le bétail de l’autre côté d’une clôture ou d’une barrière. C’est aussi une excellente méthode pour déplacer des génisses timides dans de nouveaux environnements. « Chaque fois qu’on travaille efficacement avec les bovins, ils enregistrent de l’information. Il devient alors beaucoup plus facile à travailler avec eux les fois suivantes. En d’autres termes, c’est en les manipulant calmement que les animaux se déplaceront calmement » estime le Dr Höglund. Travailler avec les veaux qui sont logés en groupe ou logés dans les enclos de sevrage permet rapidement de les familiariser à la présence des humains. Cela leur enseigne aussi à se déplacer tranquillement d’un endroit à l’autre sur la ferme. Les veaux qui sont plus familiers avec les activités humaines auront une meilleure production de lait. La meilleure façon d’intégrer les bonnes pratiques de manipulation des animaux à la ferme passe obligatoirement par la gestion du troupeau et la formation des employés. Dr Don Höglund est un expert dans le domaine du comportement animal. Il donne des séminaires de formation agricole à travers le monde. En apprenant à interagir efficacement de manière contrôlée avec un veau ou une génisse difficile par l’intégration de pratiques d’élevage douces faciliteront la gestion et la manipulation de l’animal.   De plus, le producteur sera à même de constater les avantages en termes d’économie et de sécurité. Pour en savoir plus sur la gestion des troupeaux ou pour planifier une séance de formation à la ferme, contacter le Dr Don Höglund au : www.dairystockmanship.com. Vous aussi voyez comment votre troupeau pourrait bénéficier de ces pratiques d’élevage et comment cette pratique de modification de comportement peut être incorporée facilement dans la gestion de vos veaux. Peu importe la ferme, il y aura toujours dans un groupe, un veau qui nécessitera une attention particulière que ce soit pour la vaccination, un traitement individuel, ou débuter l’alimentation avec des systèmes d’alimentation automatiques. Bien que la majorité des veaux n’ont pas de problèmes d’adaptation avec les systèmes d’alimentation automatiques, certains individus dans le groupe doivent être dirigés vers la l’appareil et maintenus jusqu’à ce qu’ils tètent efficacement. Cette expérience doit se faire dans le calme avec le moins de stress, de sursaut et de douleur possible pour le veau, afin de ne pas le dissuader à y retourner. Apprendre aux veaux comment réagir en votre présence de manière calme sera bénéfique dans toutes vos interactions avec vos animaux tout au long de leur vie à la ferme.   emilyEmily De Benetti Grober Nutrition

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